Ali Baba avait ses quarante voleurs. Combien en a la Fédération adventiste de la Martinique?
Quelque soit leur nombre, ils ne jouent pas tous dans la même cour (des miracles).
Il y en a qui semblent bénéficier de l'immunité. J'en ai connu un qui était trésorier il y a une trentaine d'années de cela, et qui avait réussi un brillant tour de passe-passe en faisant disparaitre le GRAND LIVRE des comptes au moment précis où des sommes importantes avaient disparu sans qu'on pût en retrouver la trace. Egaré, le GRAND LIVRE! Volatilisé! Et tranquille le trésorier.
Mais il n'est pas le seul à appartenir à ce club des voleurs intouchables. Une secrétaire et aide comptable qui avait été convaincue d'avoir détourné des fonds à son profit en trompant la vigilance du trésorier auquel elle faisait signer des chèques pour se les approprier ensuite et en faire bénéficier à son mari et à ses amis, fut défendue par toute une troupe de bons copains. Elle put garder son emploi sans être davantage embêtée, et ce fut le trésorier qui faillit écoper d'une sanction pour avoir été victime de la tromperie!
Il y a les voleurs honorables comme ce président de Fédération en fin de mandat, et supposé rentrer dans son pays d'origine, qui se fit verser les fonds attribués pour déménagement et transport à l'étranger alors que tous ses effets étaient entreposés chez un de ses compatriotes entre Ducos et Rivière Salée. Ses effets n'ont jamais quitté l'île puisque l'homme fut plus tard récupére pour une fonction plus élévée dans la hiérarchie.
Il y a les voleurs déclarés tels et punis comme tels. De ce nombre est un pasteur qui avait demandé à la trésorière de l'une de ses églises de lui avancer une certaine somme, et qui avait un peu tardé à rembourser l'argent. La vérificatrice de la Fédération ayant donc découvert l'affaire, le fit savoir à l'administration de la Fédération. Le pasteur imprudent fut immédiatement renvoyé. Il est vrai qu'il avait eu le tort, de son propre aveu, de s'être montré trop proche de moi, et d'avoir par dessus le marché affiché des prétentions à la présidence de la Fédération sans faire partie du club.
Il y a aussi une étrange catégorie de voleurs, celle des employés qui sont simplement traités comme tels, sans l'ombre d'une preuve. Le cas le plus étonnant, c'est ce jeune homme qui venait d'être employé au service de comptabilité au moment même où des fonds avaient disparu. Son père qui était président de la Fédération savait qu'il était matériellement impossible que son fils fut l'auteur des faits, mais le coupable n'ayant pas pu être identifié, il fit son fils porter la responsabilité de la somme disparue et la lui fit rembourser. Le pauvre garçon, vraisemblablement dégouté par cette pénible expérience, finit par quitter la Fédération adventiste pour travailler en indépendant.
En vérité, je vous le dis, tous les "voleurs" de la Fédération adventiste de la Martinique n'ont pas le même statut et le même traitement. Comment expliquer cet étrange fonctionnement?
Il y a gros à parier qu'à y regarder de près, on découvrira d'autres étrangetés. Alors, avant de verser de l'huile bouillante dans toutes les jarres, il faut bien faire attention. Ce ne sont pas tous ceux qui sont jetés en pature qui sont les plus coupables. Les vrais voleurs ne sont pas toujours ceux qu'on croient.