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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 14:31

Suite à mon article 'Les quarante voleurs de la Fédération adventiste, j'ai reçu d'un adventiste le commentaire suivant:

 

« Ali Baba et ses 40 voleurs » relève de la fiction, par contre Jésus Christ de Nazareth a bel et bien existé. Pourtant, Celui que les Écritures présentent comme Fils de Dieu et fondateur du christianisme avait Lui aussi un voleur au sein de son groupe.
Ce fait regrettable a-t-il disqualifié plus tard l’église chrétienne naissante dans sa mission ? Sa progression fulgurante témoigne du contraire.
Aujourd’hui on pourrait dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. L’église adventiste n’est pas un milieu aseptisé, immunisé contre les désagréments inhérents à ce bas monde.
Faut il pour autant se taire et laisser proliférer les « mauvaises herbes » ? Bien sûr que non, au contraire, il y a urgence !!!
« Crie à plein gosier, ne te retiens pas, élève ta voix comme une trompette, et annonce à mon peuple ses iniquités, à la maison de Jacob ses péchés! »
A l’exception des infamies qui doivent être dénoncées vigoureusement et publiquement, la Parole est formelle, le devoir de chaque croyant est d’annoncer au peuple de Dieu ses iniquités et certainement pas d’annoncer au monde entier les iniquités du peuple de Dieu.
« Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire: Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie? Il leur répondit: C’est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent: Veux-tu que nous allions l’arracher? Non, dit-il, de peur qu’en arrachant l’ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson… »
Quel est l’intérêt d’un dénigrement en règle des membres d’une communauté dont la majorité n’est pas plus nuisible que le commun des mortels, bien au contraire. De plus, ce petit jeu, loin d’être innocent peut gêner son action reconnue d’utilité publique.
Il est vrai que lorsqu’on est victime d’actes qui nous paraissent injustes, notre nature se rebiffe et réclame réparation…..Mais alors, le dieu que nous disons servir, est-il vivant ou mort……"

 

Voici ma réponse à ce commentaire:

 

Tout d'abord, je ne "dénigre" pas. J'expose. Mon but n'est pas de nuire, mais de mettre en lumière et de responsabiliser. L'église adventiste qui se défend d'être une secte ne devrait pas craindre le regard public. C'est une association de loi 1901 qui s'adresse au grand public et doit donc être reponsable devant le grand public.

 

D'ailleurs, la référence à Judas comme voleur parmi les premiers disciples vient conforter ma position: les auteurs des évangiles n'ont pas caché le fait. Le monde entier sait qu'il y a eu un voleur parmi les premiers adeptes du Christ.  L'église adventiste ne devrait donc pas craindre que la présence de voleurs en son sein soit signalée au public. 

 

De plus, l'église adventiste devrait non seulement s'inspirer de la démarche des auteurs évangéliques qui n'ont pas craint de dire que l'un des douze apotres originaux était un voleur, mais aussi de celle du Christ qui a placé Judas devant ses responsabilités.

 

Et puis, disons-le franchement, c'est facile pour ce lecteur de parler "d'annoncer au peuple de Dieu ses iniquités et certainement pas d'annoncer au monde les iniquités du peuple de Dieu", alors qu'il sait très bien qu'il fréquente un milieu qui n'admet pas vraiment cette démarche.

 

Ce lecteur oublie peut-être que c'est en défendant la cause de son épouse, victime de ce système cadenassé, que ma descente aux enfers à commencé et que le processus s'est parachevé par un licenciement infamant en 2001. Je n'ai pas souvenir qu'il ait beaucoup "crier à plein gosier" à ce sujet.

 

Afin d'ouvrir les yeux de ce lecteur adventiste, dont la position est typique de celle de milliers de ses confrères, je publie un autre article sur un ouvrage qui s'intitule UNE AIDE AUX CROYANTS INTOXIQUES. J'invite ce lecteur, ainsi que tous ses correligionaires, à lire cet article.

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 14:09

Ce qui va suivre, c'est mon compte rendu de la lecture que j'ai faite de l'ouvrage TOXIC FAITH, accompagné de mes commentaires personnels. J'espère que ceci ouvrira les yeux de certains. Ce sera toujours ça de gagné.

 

TOXIC FAITH : Experiencing healing from painful spiritual abuse

(LA FOI TOXIQUE : guérir des souffrances de la maltraitance spirituelle)

 

Compte rendu et commentaire personnel

Les auteurs : Stephen ARTERBURN est un pasteur tandis que Jack Felton est un psychothérapeute et un théologien.

Chapitre 1          LES EXTREMES DE LA TOXICOMANIE RELIGIEUSE

Arterburn et Felton  commencent leur ouvrage en identifiant deux des principales racines de ce qu’ils appellent la foi toxique, c'est-à-dire une foi polluée par des éléments qui la rendent nocive tant pour l’individu que pour son environnement : 1) une conception naïve et défectueuse de la religion qui fait que l’individu est convaincu que la foi en Dieu devrait le protéger de tous les coups durs de la vie, et 2) l’usage de la religion comme instrument de profit, de pouvoir, de plaisir ou de prestige.

Ils illustrent leur propos de six histoires de croyants qui associaient la pratique religieuse à des comportements déviants aussi extrêmes que le rapt, le viol, le vol, le trafic de drogue, le détournement de fonds, et le meurtre, et précisent que tous les croyants sont potentiellement capables de comportements similaires lorsque l’idée qu’ils se font de Dieu est polluée par les ferments d’une foi toxique.

Commentaire : Cette foi naïve et défectueuse dont parlent Arterburn et Felton est extrêmement répandue parmi les croyants, particulièrement ceux qui appartiennent à des communautés dites « fondamentalistes », c'est-à-dire où l’on aborde les textes sacrés comme s’ils venaient directement de Dieu et comme si  tous les croyants, à condition d’être sincères et fervents,  avaient la capacité d’en faire une lecture correcte. Elle se retrouve aussi dans les religions qui laissent la porte ouverte à la pensée magique en privilégiant le poids de la tradition et l’autorité des clercs, au détriment d’un exercice intelligent et bien informé de la foi.

Très nombreux sont les croyants qui  se servent inconsciemment de la religion pour se construire un rempart artificiel et illusoire contre les difficultés de l’existence, et comme moyen de compenser leurs déficits personnels ou sociaux.

 

Chapitre 2          QUE SONT LA FOI TOXIQUE ET LA DEPENDANCE RELIGIEUSE ?

Les auteurs définissent la foi toxique comme une manière de vivre la religion qui place une pratique religieuse, et non pas une véritable connaissance de Dieu ou une véritable relation avec Dieu, au contrôle de la vie de l’individu. C’est une contrefaçon, une pseudo-religion, qui sert de béquille aux gens en les dispensant d’affronter les problèmes de la vie de manière réaliste et dans une démarche de croissance personnelle.

Les gens les plus enclins à ce genre de religiosité se caractérisent souvent par :

a.       Des parents rigides.  A cause de cette influence parentale, ils sont attirés par les structures rigides où abondent les normes strictes.

b.      De profondes blessures personnelles qui leur font craindre de se retrouver seuls face à la vie et les poussent vers les milieux qui leur donnent un sentiment de sécurité.

c.       Une image de soi médiocre qui les rend sensibles et réceptifs aux milieux où ils se sentent valorisés.

d.      Une histoire personnelle de traumatisme sexuel, physique, ou affectif qui stimule leur quête de protection.

Les manifestations les plus courantes d’une foi toxique sont :

a.       Une activité religieuse compulsive : les croyants toxiques sont animés par un sentiment (conscient ou inconscient) de culpabilité et le désir d’obtenir la faveur de Dieu. Ils multiplient compulsivement les activités directement ou indirectement liées à la sphère religieuse, et les autres compartiments de leur vie sont tout à fait secondaires, y compris leur vie de famille.

b.      La paresse : au lieu de prendre le taureau par les cornes et d’assumer la responsabilité de gérer leurs problèmes, ils préfèrent prier pour que Dieu arrange les choses.

c.       La pratique du donnant-donnant : ils croient que donner leur argent à l’église est une condition essentielle de la prospérité matérielle du croyant.

d.      L’obsession de soi : leur foi est axée sur leurs propres problèmes, leurs propres besoins, leurs propres souffrances, et ils font de Dieu le bon génie qui doit répondre à leurs attentes. Cela laisse peu de place pour une vraie sensibilité aux souffrances de leur prochain.

e.      Une très grande intolérance par rapport aux opinions et aux pratiques religieuses différentes des leurs. Persuadés de la supériorité de leur conception religieuse, ils considèrent tous ceux qui sont différents d’eux comme étant dans l’erreur et ils cherchent à les gagner à leur cause.

f.        Accrocs aux sensations religieuses fortes : Il arrive que la vie religieuse soit marquée d’événements occasionnels qui apportent des sensations fortes comme dans les camps-meetings. Les croyants toxiques sont accrocs à ce genre de sensations et les recherchent en permanence sous une forme ou une autre afin de se sentir bien.

 

Commentaire: dur à avaler, mais combien vrai!

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 14:07

UN PARADOXE DE LA TOXICOMANIE RELIGIEUSE

Dans les formes habituelles d’addiction telles que l’alcool ou la nourriture, le but à rechercher, c’est l’abstinence ou la modération. Arterburn et Felton pensent qu’il n’en n’est pas de même de la foi ; On ne peut pas trop croire en Dieu ou trop chercher à le connaitre. La forme la plus toxique de la foi, disent-ils, c’est l’absence totale de foi.

 

Commentaire : Arterburn et Felton auraient pu parler ici des croyants qui naissent dans des environnement religieux toxiques, et qui peuvent y passer toute leur vie du simple fait qu’ils sont paramétrés par cet environnement, mais ils les mentionneront plus tard au chapitre 4. Certains de ces croyants parviendront à échapper à la toxicomanie religieuse à la faveur d’un cheminement personnel ou un éveil intellectuel, mais très nombreux sont ceux qui resteront prisonniers, souvent à cause des facteurs identifiés par les auteurs : éducation rigide, blessures personnelles profondes, image de soi médiocre, et traumatismes d’enfance sur le plan sexuel, physique ou affectif.

Par ailleurs, contrairement à ce qu’affirment Arterburn et Felton, la foi peut être excessive et devenir fanatisme, dogmatisme  ou présomption, quand elle n’intègre pas le doute et ne sait pas relativiser à bon escient. C’est ce qui semble à l’arrière-plan d’un texte comme celui d’Ecclésiaste 7 :15 – 22.

 

Chapitre 3          VING ET UNE CROYANCES D’UNE FOI TOXIQUE

Les auteurs identifient les croyances les plus communes qui caractérisent les formes toxiques de la foi :

1.       L’amour et la faveur de Dieu dépendent du comportement de l’individu

2.       Lorsque la tragédie frappe, les vrais croyants doivent rester totalement sereins

3.       Si l’individu a vraiment la foi, Dieu répond à ses prières en guérissant sa maladie ou bien celle des gens pour lesquels il prie

4.       Tous les dirigeants religieux sont des hommes et des femmes de Dieu auxquels on peut faire confiance

5.       Les bénédictions matérielles sont des signes de santé spirituelle

6.       Plus je donne de l’argent à Dieu, plus il m’en donnera

7.       Je peux œuvrer afin de mériter d’être sauvé

8.       Les problèmes que j’ai dans ma vie sont liés à un péché quelconque

9.       Je ne dois jamais arrêter de satisfaire les besoins des autres

10.   Je dois toujours me soumettre aux dirigeants

11.   Il faut être un géant spirituel pour être utilisé par Dieu

12.   Avoir la foi, c’est compter sur Dieu pour m’aider et ne rien faire jusqu’à ce qu’Il intervienne

13.   Tout ce qui ne se trouve pas dans la Bible n’a pas de vraie valeur

14.   Dieu me trouvera un ( e ) partenaire parfait ( e ).

15.   Tout ce qui m’arrive est pour le mieux

16.   Une foi forte me protégera des problèmes et des souffrances

17.   Dieu hait les pécheurs, il est colère contre moi et veut me punir

18.   Christ était simplement un grand maitre

19.   Dieu est trop grand pour s’occuper de moi

20.   Par-dessus tout, Dieu veut que je sois heureux (se)

21.   Je peux devenir Dieu. Je peux être parfait.

Avoir une seule de ces croyances toxiques peut empoisonner toute la relation avec Dieu. Toutes doivent être éradiquées pour avoir une foi saine et une relation authentique avec Dieu.

Toute la vérité spirituelle dont nous avons besoin pour assainir notre foi se trouve dans les pages de la Bible.

 

Commentaire : Les 21 croyances toxiques énumérées par Arterburn et Felton sont véritablement toutes nuisibles. Je n’ai rien à en redire. Cependant, concernant la Bible comme source suffisante de toute vérité spirituelle, il est nécessaire de préciser que les vérités contenues dans la Bible ne sont pas accessibles au premier venu, car elles ne se livrent pas à une  lecture naïve et ignorante de la nature des textes. Les livres de la Bible ont tous été écrits il y a plus de vingt siècles par des gens appartenant à d’autres cultures, qui avaient des catégories de pensée et des stratégies d’écriture différentes des nôtres aujourd’hui. Le croyant non initié à cet univers antique, voire archaïque, de la pensée biblique ne saurait comprendre la pleine portée du message de ces livres par la seule vertu de la foi et de la prière comme beaucoup le croient.

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 14:05

Chapitre 4          QUAND LA RELIGION DEVIENT UNE TOXICOMANIE

Ce chapitre est particulièrement intéressant car il aide à faire le lien entre la toxicomanie et la pratique religieuse.

Tout d’abord, les auteurs commencent par expliquer pourquoi il est intéressant, voire avantageux, de définir la foi toxique comme une toxicomanie : ce terme démystifie la foi toxique et lui donne le statut d’une pathologie qu’on connait et qu’on peut traiter. En fait,  reconnaitre la foi toxique comme une toxicomanie, c’est déjà briser la barrière du déni afin de prendre conscience de l’existence d’un problème, et c’est aussi aborder le problème avec espoir puisqu’on sait que les toxicomanes qui le veulent peuvent s’en sortir.

Ceci est très important, car le plus souvent, les gens concernés par la toxicomanie vivent le problème sans en être conscients, à la façon des gens qui sont accrocs à la nourriture, à l’alcool, au travail, ou au sexe, sans réaliser la vraie nature de leur problème. Ces gens sont des millions, et ils sont partout, mais ils ont tous en commun le fait d’être victimes d’un problème qu’ils ignorent.

Voilà pourquoi Arterburn et Felton déclarent à propos des victimes de la toxicomanie religieuse : « Certains sont dans des sectes dangereuses, d’autres appartiennent à des églises officielles, d’autres fréquentent une église locale dans votre quartier, et d’autres encore cherchent Dieu dans la solitude. Certains ont reçu la toxicomanie religieuse comme un héritage de leurs parents, tandis que d’autres l’ont développée eux-mêmes. Mais parce qu’il y a tant de gens comme eux, il ne pensent pas avoir un problème. Ils sont inconscients du fait que leur manière de chercher Dieu les fait passer à côté de Dieu. »

Ensuite, les auteurs expliquent qu’il y a toxicomanie quand un individu sacrifie famille, profession, sécurité économique, et sens critique au profit d’une substance, d’une relation, ou d’un comportement. Ce fonctionnement se développe lorsque l’individu cherche inconsciemment à soulager une souffrance par une altération de l’humeur et de la perception. Il devient accroc à ce qui lui rend la réalité plus supportable.

C’est ainsi qu’on peut être accrocs à des produits, des émotions, ou  des processus. La toxicomanie religieuse compte parmi les processus qui peuvent être vécus comme une drogue, au même titre que le travail ou le sexe.

Le toxicomane de la religion adhère à une religion toxique afin de soulager le mal être qu’il vit inconsciemment en face d’une réalité perçue comme inconfortable ou menaçante. Une fois qu’il est impliqué dans une telle pratique religieuse, tous les autres aspects de sa vie sont considérés à partir de cela : tout ce qui favorise l’expérience religieuse est privilégié, et tout ce qui la gêne est écarté. En fait, ce n’est plus Dieu qui compte vraiment, car Dieu n’est plus l’objet d’une quête lucide, mais la religion avec ses croyances, ses cultes, ses rituels, ses traditions, ses normes, ses confréries, son environnement. Bref, tout ce qui peut contribuer à la sensation d’apaisement, de réconfort, de sécurité et de revalorisation chez l’individu.

De même que tous les toxicomanes ont besoin d’augmenter leur dose pour maintenir l’effet recherché, les toxicomanes de la religion sont condamnés élaborer des rituels et des règles pour maintenir leur sensation d’apaisement et de sens.

Dans ce type de contexte religieux, expliquent Arterbun et Felton, plus les individus s’élèvent dans la hiérarchie, plus ils ont l’impression que leur vie a du sens.

 

Commentaire : il y a chez un très grand nombre de croyants (toutes religions confondues) un fond d’angoisse et de culpabilité qui constitue le substrat de la toxicomanie religieuse, c’est-à-dire une manière irrationnelle et non-analytique de vivre la pratique religieuse comme source de réconfort. Cette angoisse et ce sentiment de culpabilité proviennent d’une expérience d’enfance qui est liée au milieu familial ou à l’expérience sociale. L’individu a vécu des choses qui l’ont menacé ou agressé, et ont installé en lui une conscience insécurisée et dévalorisée de lui-même. Si l’expérience religieuse pouvait être comparée à un breuvage, on dirait alors que l’individu est prêt à consommer ce breuvage sans se préoccuper de ce qu’il contient du moment où il lui apporte le réconfort dont il a besoin. Si par-dessus le marché, l’individu acquiert la conviction que ce breuvage est meilleur que tel ou tel autre, il trouve dans cette comparaison favorable une justification irrévocable à sa consommation.

La religion est, du point de vue anthropologique, une des données de l’expérience humaine née du besoin d’explication métaphysique sur le sens ultime de l’existence et de la réalité. Elle est, du point de vue théologique, la réponse raisonnable de l’homme à la révélation. Dans les deux cas, on peut considérer la religion comme légitime. Mais dans le cas de la toxicomanie religieuse, la religion se caractérise par la démission des facultés critiques et la consommation irraisonnée d’une pratique apaisante.  Voilà d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles cette religiosité irraisonnée est toujours plus vivace chez les peuples les plus affectés par des conditions de vie difficiles.

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 14:00

Chapitre 5          LA TOXICOMANIE RELIGIEUSE : LE CHEMINEMENT

Arterburn et Felton identifient trois étapes dans l’évolution de la toxicomanie religieuse.

L’étape initiale qui est difficile à repérer car elle donne l’apparence et l’impression d’une expérience religieuse saine. L’individu semble faire tout d’abord une merveilleuse expérience spirituelle au sein d’une communauté accueillante. Son sens critique est anesthésié par l’atmosphère sécurisante et revalorisante du groupe, et l’individu n’a qu’un désir, c’est de revivre cette expérience qui a modifié son sentiment de mal être pour lui procurer une agréable sensation de bien-être.  L’individu commencera à fréquenter régulièrement le groupe. Son regard sur le monde change radicalement. Des réponses simplistes et magiques aux difficultés de la vie lui donnent une illusion de sécurité et de puissance. A cette étape, l’individu doit déjà commencer à se conformer au groupe.

L’étape centrale se caractérise par une immersion totale dans le groupe. Le croyant limite pratiquement toutes ses relations au groupe et ne vit plus que par les valeurs du groupe. Tous ceux qui ne sont pas du groupe sont perçus comme des cibles à convertir.  L’individu attend la croisade suivante, le culte suivant, la sortie de témoignage suivante, ou toute activité qui reproduira les sensations initiales. Il est prêt à tous les sacrifices personnels et financiers pour satisfaire les besoins du groupe.  L’immersion dans le groupe s’accompagne de nouveaux enjeux : le sacrifice de l’identité personnelle pour se conformer au groupe et du jugement indépendant au profit de la position des dirigeants ; il doit y avoir conformité totale aux règles du groupe. L’individu s’enferme dans ce nouvel univers de déni de la réalité et de pensée magique, espérant que Dieu réalisera en lui des choses extraordinaires, et écartant tout ce qui pourrait remettre en question la validité du système. D’ailleurs, tout ce qui peut lézarder la belle apparence du système est nié ou minimisé ; les problèmes des autres ne font l’objet que de déclarations convenues, et ne sont guère pris en compte.

Si l’expérience religieuse cesse au bout d’un moment d’apporter les sensations du début, l’individu reste dans le système en succombant à d’autres toxicomanies parallèles qui lui apporteront des sensations fortes similaires à celles que lui avait la première expérience religieuse: nourriture, travail, sexe, etc. . .

L’étape finale : l’expérience religieuse n’apporte pas à l’individu les réponses qu’il attendait vraiment, ce qui entraine chez lui de la frustration et même de la colère, mais au lieu de l’amener à se remettre en cause, sa  frustration est orientée  vers des boucs émissaires : le diable, le péché, les incroyants, le monde, etc.   L’individu multiplie alors frénétiquement les activités religieuses dans l’espoir de solutionner sa frustration. Le désespoir peut conduire certains à se suicider ou à attaquer les autres.

A ce point, le toxicomane de la religion peut commencer à réaliser que son « trip » religieux lui a fait plus de tort que de bien, et avoir l’opportunité de s’en sortir.

 

Commentaire : Ayant été pasteur pendant 33 ans, je peux confirmer l’exactitude de tout ce que disent Arterburn et Felton. Leur description de l’étape initiale m’a rappelé de manière frappante les campagnes d’évangélisation de ma communauté religieuse où tout était fait pour appâter et convaincre de nouvelles recrues : décor spécial, accueil particulièrement soigné, belle musique, ambiance chaleureuse et enthousiaste, visites à domicile par les membres et les dirigeants, promesses de puissance et de bénédictions, aide matérielle aux démunis, prières pour les malades et les affligés, etc. Tout était mis en œuvre pour faciliter la « décision » des gens de se joindre à l’église.

Ensuite, tout était mis en œuvre pour aider les nouveaux convertis à se conformer aux normes de la communauté dans les apparences, les comportement, les valeurs, etc.

Régulièrement aussi les gens se plaignaient du fait qu’au bout de très peu de temps, ils étaient déçus de ne plus vivre et ressentir cette excitation du début. Ce que les gens ne disaient guère, c’était leur frustration de ne pas faire l’expérience des changements espérés dans leur vie, ce genre de choses n’étant pas avouable dans un milieu où on doit être pur et parfait. Il fallait surtout rendre témoignage de la moindre chose qui pouvait légitimer le choix de la conversion, et taire le reste.

 

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 13:56

Chapitre 6                  LES CINQ ROLES DANS LE SYSTEME DE FOI TOXIQUE

 

Ce chapitre est particulièrement important afin de comprendre pourquoi il est pratiquement impossible de réformer un système de foi toxique de l’intérieur.

Dans les systèmes de foi toxique les rôles sont distribués de telle sorte que chacun trouve sa place dans le système et lui soit inféodé.

Ces rôles sont au nombre de cinq : A la tête du système se trouve celui ou ceux qui jouent le rôle du PERSECUTEUR, soutenu par les CO-CONSPIRATEURS, les FACILITATEURS, et les VICTIMES. Tous ces rôles doivent contribuer à assurer la survie du système en déformant les choses, en cachant, ou en niant la réalité. Chaque personne qui est impliquée dans se système doit sacrifier son identité propre et son individualité afin de satisfaire aux exigences du système.

LE PERSECUTEUR : C’est le rôle dominant dans les systèmes de foi toxique. Il est assuré par des gens malsains qui sont souvent issus de familles dysfonctionnelles où ils ont été lésés ou étouffés par leurs parents. Pour compenser leur propre complexe d’insuffisance, ils ont besoin d’écraser les gens autour d’eux. Ce sont généralement des gens dotés de certaines capacités pour qui la performance est un moyen de se valoriser et de se rassurer à leurs propres yeux. Ils ne se sentent bien que lorsqu’ils reçoivent des compliments sur leur performance, mais au fond d’eux-mêmes ils sont aigris d’avoir à faire autant pour se valoriser et vivent avec une colère latente en eux. Quand ils sont en difficulté et le dos au mur, ils demandent pardon pour se tirer d’affaire, mais cela ne change rien chez eux.

LE CO-CONSPIRATEUR : A côté de tout persécuteur, il existe au moins un co-conspirateur qui manipule, manigance et planifie afin de maintenir le persécuteur en position. Les deux fonctionnent comme une unité. Le premier rôle du co-conspirateur est donner bonne apparence au persécuteur et de le légitimer. Ceux qui jouent ce rôle s’induisent eux-mêmes en erreur, induisent les autres en erreur et confortent le persécuteur dans ses erreurs. Ils sont récompensés par le pouvoir, le prestige ou les avantages matériels qui leur sont dévolus. Ce sont souvent des gens qui ont souffert d’un complexe d’infériorité et qui sont en quête d’amour. Quand ils trouvent la faveur d’un leader fort, ils font tout pour le protéger en tant que source de leur valorisation. Leur sens du bien et du mal est remplacé par le bien-être qui découle de leur participation à quelque chose de grandiose.

LE FACILITATEUR : son rôle c’est plutôt de permettre plutôt que de promouvoir l’action du persécuteur.  Ceux qui jouent ce rôle ne sont pas aussi actifs que  le persécuteur et les co-conspirateurs dans l’organisation et ils occupent des positions de moindre importance, mais ils sont disposés à soutenir leurs décisions. Il leur est souvent demandé de faire le sale boulot dans les coulisses. Ils ont besoin de se sentir valorisés par le fait qu’on a besoin d’eux pour résoudre les problèmes ou couvrir les méfaits du persécuteur. Ils sont incapables de se libérer du système  car même quand ils sont gênés par ce qu’ils font, ils sont si dépendants du persécuteur et du système pour le sentiment de leur propre valeur qu’ils sont prêts à croire n’importe quel mensonge ou n’importe quelle justification pour maintenir les choses en place. C’est leur besoin de se valoriser au prix de la soumission qui les poussent à justifier le soutien qu’ils accordent aux méfaits du persécuteur et à la victimisation des autres. Un des comportements les plus caractéristiques des facilitateurs est d’adhérer au  consensus du groupe. Quand quelqu’un critique le persécuteur, ils réfutent les accusations et couvrent le persécuteur. Aussi longtemps que les facilitateurs écartent la critique et réduisent au silence ceux qui voudraient contester de l’intérieur, le persécuteur est libre de poursuivre sa quête de pouvoir sans être gêné. Ils savent que ce qui se passe est mal, ils voudraient bien qu’il y ait du changement, mais ils ont peur et ne savent pas comment faciliter le changement. Ils ne cessent d’espérer que le persécuteur décidera d’agir différemment, que le ministère finira par servir vraiment Dieu, et que tout deviendra merveilleux. Ceux qui jouent ce rôle ne s’en sortiront que s’ils acceptent de voir la réalité en face, et admettent qu’ils jouent un rôle malsain dans un système qui est voué à l’échec. Le seul moyen pour eux de s’en tirer,  c’est de mettre un terme à la mascarade avant que des gens soient détruits.

LA VICTIME : C’est le rôle le plus malheureux de tous. Il est joué par des gens qui ne savent pas ce qu’ils font quand ils soutiennent aveuglément un système de foi toxique avec ses dirigeants persécuteurs. Ils agissent dans le but de glorifier Dieu et de le servir, mais leur action est malavisée. Ils sont manipulés par les persécuteurs, les co-conspirateurs et les facilitateurs. Ils ne font pas de vague car ils font confiance à tout ce qui vient de la direction. Lorsque ces victimes sont elles-mêmes prises  à partie par les persécuteurs et leur entourage, elles se taisent et supportent la souffrance de vivre dans un monde de mensonge. Il arrive même qu’elles perçoivent les mauvais traitements comme mérités, et au lieu de se rebeller, elles continuent  à faire des efforts pour répondre aux exigences du système qui les a maltraitées. Ce sont des gens qui ont besoin de faire partie du système pour se sentir valorisés, et qui auraient du mal à survivre en dehors du groupe.

L’EXCLU : Des 5 rôles qu’on trouve dans le système de foi toxique, un seul n’est pas celui de toxicomane de la religion. Dans la plupart des système toxiques, il y a  habituellement quelqu’un qui est à même de voir le problème et de l’affronter. Du fait qu’il n’est pas disposé à jouer le rôle de persécuteur ou de  co-conspirateur, cette personne est exclue. Ce rôle est joué par des gens qui savent interpréter la réalité par leurs propres moyens, et quand leur perception de la réalité contredit celle de centaines ou de milliers de fidèles, ils sont à même de voir les choses clairement et d’exiger que les problèmes soient traités. Ils ne sont impressionnés ni par les positions ni par les personnalités. Ces gens qui se lèvent pour ce qui est juste et qui défie le système, perdent leur travail, leur amis et leur église. Ils deviennent des voix perdues dans le désert, demandant un changement qui ne surviendra jamais aussi longtemps que les persécuteurs sont au pouvoir, que les co-conspirateurs manipulent le système, que les facilitateurs continuent, et que les victimes suivent avec une foi aveugle. Quand les exclus apparaissent, ils sont étiquetés comme fauteurs de trouble et poussés hors du système aussi rapidement que possible. Ils sont obligés d’avancer là où ils seront libérés de la  foi toxique.

Commentaire : je n’ai jamais été aussi réconforté qu’en lisant ce chapitre. C’est celui que je recommande tout particulièrement à Eric C. et ses confrères.

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 13:55

Chapitre 8                  DIX REGLES DES SYSTEMES DE FOI TOXIQUE

Ce chapitre est capital pour les croyants qui fréquentent les communautés religieuses dont le fonctionnement est à tendance fondamentaliste et totalitaire (ce dont ces croyants ne sont jamais conscients).

1.       Les leaders doivent constamment détenir le contrôle

2.       Quand il y a des problèmes, il faut immédiatement trouver un coupable à blâmer : Satan, les autres, les circonstances, etc.

3.       Les fidèles n’ont pas droit à l’erreur. Le système fait régner la tyrannie du perfectionnisme, ce qui conduit les membres à nier et à réprimer leur humanité.

4.       Il ne faut jamais pointer du doigt la réalité d’une situation.  Les toxicomanes de la religion ne s’intéressent pas à la réalité. Ils ne veulent pas voir les choses telles qu’elles sont. Ils ne s’intéressent qu’à ce qui devrait être et comment tout le monde peut œuvrer afin de créer l’illusion que tout est comme il se doit. Tous ceux qui ne participent pas au maintien de l’illusion, seront écartés.

5.       Il ne faut jamais exprimer ses sentiments, sauf s’ils sont positifs. Les toxicomanes de la religion ne révéleront jamais de pensée, de sentiment, ou de doute qui pourrait mettre les leaders toxiques mal à l’aise.

6.       Il ne faut jamais remettre le système en question, surtout si cela crée problème. Tout le monde doit être aveuglément loyal.

7.       Il ne faut jamais sortir du rôle auquel on a été assigné. Les dirigeants toxiques ne veulent pas que les individualités s’expriment. Ils veulent que tout soit prévisible et conforme. Si quelqu’un ne reste pas dans le rôle qui lui est assigné, il est écarté.

8.       Il ne faut faire confiance à personne. La confiance mutuelle entre les gens est découragée de telle sorte qu’on ne fasse confiance qu’au leader afin qu’il maintienne l’allégeance de tous et le pouvoir.

9.       Rien n’est plus important que donner de l’argent au système.

10.   Il faut à tout prix sauvegarder l’image du système. Les failles du système doivent être masquées à tout prix. Toute personne qui conteste le système doit être personnellement attaquée de telle sorte que les gens pensent que le problème vient de l’individu qui conteste et non pas du système.

 

Commentaire : Edifiant, n’est-ce pas ? On a l’impression d’avoir une photo de certaines communautés religieuses bien connues.

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 13:49

Chapitre 9                  TRAITEMENT ET GUERISON

Fidèles à leur introduction, les co-auteurs en viennent au processus de guérison pour les toxicomanes de la religion en décrivant les étapes possibles :

A.      Surmonter le déni : comme tous les drogués, les toxicomanes de la religion ne sont pas conscients du problème qui les affligent, et pensent que ce sont les autres qui ont un problème. Cette première condition à la guérison exige que les proches des toxicomanes de la religion soient francs avec eux et leur disent la vérité sur leur fonctionnement.  Cette confrontation n’est pas toujours facile mais elle est nécessaire pour permettre aux personnes concernées de prendre conscience de l’existence d’un problème. Sans cette acceptation du problème, il n’y a aucun espoir de rétablissement.

B.      Ensuite, il faut que le toxico-religieux comprenne que le processus de guérison demande du temps, des efforts, et l’acceptation de sa propre fragilité.

C.      Le processus de recouvrement pourra alors commencer par le lâcher prise : l’acceptation du pardon divin pour les fautes commises, et l’abandon de soi à Dieu, ce qui est un processus plus ou moins long et difficile selon l’ancienneté de l’addiction.

D.      La partie la plus importante du processus de guérison, ce sera la reprogrammation d’un certain nombre de processus mentaux de l’individu afin qu’il apprenne à

a.       Ré-ancrer sa pensée dans la réalité

b.      Positiver sa vision du monde

c.       Relativiser les idéaux

d.      Assumer la responsabilité de sa vie et laisser aux autres le contrôle de la leur

e.      S’informer et exercer sa pensée critique

Tout ceci devra nécessairement se faire dans le contexte d’un groupe de soutien dont le double rôle sera d’encourager et de responsabiliser l’individu. Le processus de guérison ne peut jamais être réalisé par l’individu seul. Le processus de recouvrement adopté par les groupes de soutien est du même type que celui des Alcooliques Anonymes. Le choix du groupe de soutien sera très important car certains de ces groupes peuvent faire plus de tort que de bien.

E.       La famille de l’individu devra aussi être impliquée dans le traitement

F.       Il faudra remplacer le réseau de relations toxiques de l’individu par un autre réseau sain d’amis et de relations sociales

G.     Le traitement ne devra  éliminer pas la fréquentation d’une église.

H.      Le traitement devra aussi porter sur la santé physique de l’individu

 

Commentaire : Arterburn et Felton laissent voir leur préjugé  traditionaliste et « ecclésial »  quand ils déclarent nécessaire la fréquentation d’une église quelconque, comme s’il n’y avait pas de salut possible hors du cadre des églises.  Fréquenter une église ou non est un choix et un engagement qui dépendent de la démarche personnelle de l’individu. Il n’y a pas que les églises qui puissent servir de cadre à une démarche spirituelle. Des groupes informels de personnes s’inscrivant dans une même démarche spirituelle font tout aussi bien, sinon mieux, l’affaire.

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 13:30

 

 

 

Chapitre 10                        DIX-SEPT CARACTERISTIQUES D’UNE FOI SAINE

Il n’est que normal pour les auteurs d’achever leur ouvrage par une identification positive de ce que doit être une foi saine. Ils le font en identifiant dix-sept caractéristiques:

1.       Axée sur Dieu à travers la Bible

2.       Capable de croître

3.       Respectueuse des personnes et des différences

4.       Permet de servir en toute liberté

5.       Renforce le sens de la dignité personnelle

6.       Accepte la fragilité humaine chez soi et chez les autres

7.       Permet de faire confiance à Dieu, aux autres et à soi-même

8.       Renforce le sens de l’identité personne et de l’individualité

9.       Est orientée relation plutôt que performance

10.   Permet à l’individu de préserver son indépendance personnelle au lieu de se diluer dans le groupe

11.   Est équilibrée dans son fonctionnement, et non pas manichéenne ou extrémiste

12.   Est ouverte à l’opinion et aux positions des autres au lieu d’être fermée et défensive

13.   Est non-condamnatoire envers les autres

14.   Permet d’accepter et de gérer la réalité des choses au lieu de se perdre dans la pensée magique.

15.   Reconnait et accepte l’humain dans sa complexité et sa vulnérabilité

16.   Permet d’aimer et d’être aimé

17.   Se conçoit comme un cheminement de croissance qui dure toute la vie

 

Commentaire final : Quoique je ne partage pas tous les points de vue de Arterburn et Felton, il m’apparait évident que leur ouvrage est d’une immense justesse et d’une grande pertinence. Il devrait faire l’objet d’une réflexion approfondie par tout croyant, soit pour une prise de conscience personnelle, soit pour aider un proche impliqué dans un environnement religieux toxique.

Malheureusement, l’ouvrage n’existe qu’en anglais. Ceux qui sont familiers de la langue de Shakespeare peuvent se le procurer en le commandant sur Amazon.com. Je le recommande chaudement. Il fait un admirable complément à mon ouvrage LA VIOLENCE DES SAINTS dans lequel je raconte une expérience personnelle qui illustre à la perfection le problème traité par Arterburn et Felton. On peut se procurer mon ouvrage simplement en tapant son titre dans Google. On est automatiquement acheminé vers le site sécurisé qui le vend. Ou bien on peut me contacter pour se le procurer.

 

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 08:31

 

Maguy:

Je sais que vous voulez que tout le monde sache les abus et mégalomanies de nos dirigeants religieux et je vous le concède.
Je suis un brin dubitative et peinée car je trouve que cela donne une très mauvaise image de notre église. Je ne con...teste pas les faits puisque je ne connais pas l'exacte vérité mais par pitié quand mon mari chrétien mais non adventiste lit votre blog, cela me met en une réelle difficulté au niveau de ma foi et des enseignements que je donne à mes enfants.
  
Moi
La réaction de Maguy est typique de la plupart des adventistes: surtout, ne pas endommager l'image de l'église pour ne pas en éloigner les potentiels adeptes. Mais est-ce bien cela l'important? Qu'en est-il de la complicité tacite avec les méfatis d'une administration qui agit au nom de tous ses membres?
  
Maguy
 
Non, je ne le crois pas du tout.
En plus, ce n'est pas en le mettant sur le net ou en le publiant dans la presse que cela fait avancer les choses ou que cela les améliore. Non, vous avez de la rancoeur, c'est tout à fait normal et votre com......bat me parait justifier. On peut ne pas tolérer de tels agissements sans pour autant mettre l'opprobe sur notre église.
Je n'ai jamais "soutiré" ni aprouvé des comportements ignobles dans mon église et je ne me suis jamais tu. Au contraire, j'ai tjs dis ce que je pensais en comité ou en réunion et tampis si cela ne plaisait ni au pasteur ni aux anciens.

 

Moi

Non Maguy, ce n'est pas de la rancoeur qui m'habite, mais de la tristesse et de la colère, deux émotions parfaitement légitimes, données par Dieu à tout être humain,  que j'assume et que je canalise.
Quel conseil avez-vous à donner à un adventiste victime d'injustice et que l'église adventiste prive de recours tant à l'intérieur qu'à l'extérieur? Que doit-il faire? Se taire, prier, et surtout ne pas déranger les gens? Surtout ne pas faire de "tapage" ou de "scandale" pour ne pas ternir l'image de l'église entière? Mais que fait "l'église entière" lorsque l'un de ses membres est victime d'injustice? 

Vous vous exprimez dans votre église quand vous pensez que quelque chose ne va pas, mais que faites vous quand c'est à un niveau plus élevé que l'injustice sévit?
J'ai longtemps cru comme beaucoup de gens de la communauté adventiste que si un membre se voyait injustement traité à un niveau quelconque, il pouvait avoir recours au niveau supérieur. C'EST FAUX! Dans le cas de la Division Inter-américaine dont la Fédération de la Martinique fait partie, le recours aux instances supérieures de l'église n'est pas possible parce que la Fédération de la Martinique le veut ainsi et que l'Union des Antilles et de la Guyane Française laisse faire.
On a affaire à un système particulièrement pervers où 1) Il est fait interdiction aux membres et aux employés d'avoir recours à la justice alors même que c'est l'administration adventiste qui les y contraint, 2) Il n'est pas possible d'obtenir justice à l'intérieur par le recours aux instances supérieures de l'église, et 3) On tente de culpabiliser ceux qui ont recours aux tribunaux ou qui se font entendre sur la place publique.
Vous rendez-vous compte que vous êtes, sans en être consciente, partie prenante de ce système?
J'ai attendu NEUF ANS avant de crier sur la place publique, mais maintenant que j'ai commencé à le faire, je ne me tairai que lorsque la Fédération de la Martinique sortira de son fonctionnement pervers. La question qui importe est: En quoi pouvez-vous contribuer à rétablir la justice dans cette communauté à laquelle vous appartenez.

Pour stimuler votre réflexion, je vous propose deux propos célèbres:

 

De John DONNE

 

"Personne n'est une île, entière en elle-même; tout homme est un morceau de continent, une partie du tout. Si une motte de terre est emportée par la mer, l'Europe en est amoindrie, tout autant que s'il s'agissait d'un promontoire, ou que s'il s'agissait du manoir d'un de tes amis ou le tien propre: la mort de chaque être humain me diminue, parce que je fais partie de l'humanité, et donc, n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas; il sonne pour toi."

 

De  Martin  NIEMOLLER

Le pasteur Martin Niemöller
Le pasteur Martin Niemöller
Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas communiste
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas  syndicaliste
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas juif
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas catholique
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester
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